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Pourquoi cet hiver ne devrait pas être qualifié de «printanier»
 
Le deuxième Noël le plus chaud jamais enregistré. C’est ce qu’annonçait fin décembre Météo France au sujet des températures du 25 décembre 2022, avec une moyenne de 11,3°C relevé à travers le territoire français. Soit 5,4°C degrés de plus que la moyenne. Un record pourtant loin d’alerter certains médias français. Trois jours plus tard, le 28 décembre 2022, le journal télévisé de TF1 proposait un reportage intitulé «Vacances : la Côte d’Azur fait le plein». «Français et étrangers profitent de la douceur des températures et du soleil», décrivait le journaliste à l’antenne, sans faire le lien entre cette «douceur hivernale» et le dérèglement climatique.

Après un épisode de froid début décembre, les températures se sont envolées à travers l’Hexagone au cours des fêtes de fin d’année, jusqu’en ce début de mois de janvier. Le soir du Nouvel-An a ainsi été marqué par plusieurs records : 16°C à Lille, 18,4°C à Agen, et jusqu’à 18,6°C à Besançon. Du jamais-vu. «C'est a priori l'événement météorologique le plus important qu'on a connu, plus fort que la canicule de 2003 en termes d'écart aux normales. En France on a eu jusqu'à 15°C d'anomalie thermique fin décembre et début janvier, mais jusqu'à 20°C en Europe», soulignait l’agroclimatologue Serge Zaka, dans cette très bonne interview publiée par L’Alsace début janvier.

De fait, ces records de température s’inscrivent dans une tendance de réchauffement des hivers. «Cette circulation atmosphérique [arrivée d’une masse d’air chaude du Sud] n’est pas complètement anormale mais avec le changement climatique, une vague de douceur classique peut rapidement devenir exceptionnelle», rappelait Gerhard Krinner, climatologue et directeur de recherche au CNRS, au Monde le 30 décembre 2022.

 
«Météo folle»
 
Pourtant, ces températures anormales n’ont pas toujours alerté les rédactions. «Météo folle : un air d’été en plein hiver», «C’est agréable en sortant de l’eau : en Corse, des températures printanières», «Météo : une fin d’année aux allures printanières»… Voilà certains des reportages télévisés de TF1 et de BFMTV sur le sujet, publiés entre fin décembre et début janvier. Problème : ces reportages occultent l’anormalité de cette douceur hivernale, parlant d’un simple «printemps» - qualificatif plutôt positif - sans faire le lien avec le dérèglement climatique en cours. Prévisionniste à Météo France, Olivier Proust confirmait une normalisation de la douceur dans une interview à Reporterre.

Et si plusieurs sujets de reportage sur les conséquences de ces températures sur la planète existent, le choix des illustrations n’est pas toujours pertinent car elles donnent une image positive de la situation. Exemples : 

 
 
La charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique demande en effet d’ «éviter les images éculées et les expressions faciles qui déforment et minimisent la gravité de la situation». À la place des photos de baignades ou de grands soleils, nous aurions ainsi pu privilégier des photos illustrant les conséquences de ces températures : manque de neige, impact sur la biodiversité et l’agriculture, carte de l’anormalité des températures, etc.
 
Plusieurs médias se sont néanmoins distingués dans leur traitement de cette actualité. À commencer par France Info qui a rapidement mis en avant l’anormalité de cet hiver.  «Météo : pourquoi la fin d’année est si douce en France (et pourquoi ce n’est pas une bonne nouvelle)», titrait le site d’information le 26 décembre 2022. Libération, de son côté, a fait le choix de dédier son premier journal de 2023 à la question climatique, publiant notamment un reportage dédié à Nice, où «on ne ressent plus le froid».
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Le Parisien lancera une rubrique dénommée « Futur»
 
Ce nouveau service se chargera de faire la promotion de sujets liés à la santé, l’environnement, les technologies et biens d’autres. Il sera présent sur tous les supports du Parisien (print et numérique), afin de toucher le plus grand nombre de lecteurs.
Pour l’heure, aucune date de lancement n’a été annoncée.
Pour Nicolas Charbonneau, Directeur des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France, ces initiatives éditoriales témoignent de la mission du Parisien, un média qui se veut proche de son audience. « Nous développons Le Parisien autour d’un triptyque qui fait la singularité de cette grande marque populaire de qualité : informer, rendre service et aussi distraire », déclare-t-il dans un communiqué publié le 25 octobre 2022.


Aux États-Unis, le retour de la publicité politique sur Twitter
 
La publicité politique va refaire son apparition sur le Twitter US, après trois ans d’interdiction. « Nous croyons que la publicité en faveur d’une cause facilite le débat public », a tweeté l’entreprise. L’ancien PDG, Jack Dorsey, avait entériné la fin de la publicité politique au motif que la « portée d’un message politique doit être méritée, pas achetée ». Changement de braquet pour l’oiseau bleu, donc. Un choix qui intervient quelques mois après qu’Elon Musk a racheté le réseau social. Sa principale motivation était alors de défendre une liberté d’expression qu'il considérait restreinte. Dans les faits, le retour de la publicité politique a surtout un intérêt économique. Selon Forbes, le licenciement massif (la Média’Tech vous en parlait dans son édition du 14 novembre) a fait fuir près de la moitié des annonceurs. Sans donner plus de détails, Twitter a annoncé vouloir s’aligner sur la politique publicitaire de la télévision américaine. Les clips politiques y sont monnaie courante, tous plus dingues les uns que les autre par ailleurs (!!!). En France, toute publicité politique est interdite depuis 1990.

 
LCP accroît son offre digitale avec des podcasts
 
Le passage à l’année 2023 est signe de nombreuses nouveautés pour La Chaîne Parlementaire. Des changements encouragés par une Assemblée «au coeur de l'actualité», et une hausse des audiences. Principale annonce : LCP continue à se déployer sur YouTube, avec la diffusion de l’ensemble des sessions ou auditions parlementaires. Autre nouveauté : LCP proposera certaines de ses émissions en podcast. En collaboration avec Nova Production, un nouveau programme mensuel pleinement consacré à la transition écologique sera présenté. La militante écologiste Camille Étienne participera à l’émission, de manière « percutante » annonce la chaîne. Changement également pour l’émission «Questions d’actualité». Chaque semaine, celle-ci prendra désormais place dans la salle des pas perdus. Enfin, concernant les documentaires, LCP entend continuer à investir ce format (un épisode est proposé toutes les semaines sur YouTube). 
Raphaëlle Nowé
« Nous cherchons tous les jours à raconter l'urgence climatique autrement  »
Expliquez-nous l’objectif de la newsletter Climax à son lancement en 2020 ?
 

Nous sommes partis du postulat que l’écologie est un thème très compliqué à traiter dans les médias. Le sujet est par essence anxiogène en raison de la catastrophe et de notre rapport à l’environnement. Les faits sont si graves que le lecteur est souvent démobilisé et son intérêt pour l’enjeu se voit réduit. Nous avons donc cherché à raconter l’urgence climatique autrement : avec un ton engageant, militant tout en y injectant une part de satire et d’humour.

 

Pourquoi avoir choisi de passer au format magazine et plus précisément de publier un «fanzine» ?

Nous avons décidé de faire évoluer notre newsletter vers un fanzine pour plusieurs raisons. Premièrement, la newsletter est un formidable format qui peut aussi provoquer de la frustration. D’une part, elle n’est pas encore pleinement considérée comme un vrai média en tant que tel surtout quand nous décidons de la rendre payante comme dans notre cas (NDLR : après un lancement payant, Climax est devenue aujourd'hui gratuite). Les lecteurs ont dû mal à se dire qu'ils payent simplement pour recevoir un e-mail. Même si nous avons rapidement eu des chiffres satisfaisants, la prise de conscience met du temps à infuser. Aussi, nous sommes très formatés avec la newsletter. Le magazine nous permet de raconter des histoires plus longues en intégrant de nombreux visuels tout en gardant notre liberté de ton. 
 

Comment parvenez-vous à financer ce fanzine ?

L’absence de publicité dans le fanzine - garantie de notre totale indépendance - rend forcément le financement plus complexe. Des magazines avec des prix faibles aux alentours de 6-7€ peuvent compter sur de nombreuses publicités dans leurs pages, nous c'est tout le contraire. Nous avons décidé de le vendre à 17,50€ mais encore une fois notre lectorat a répondu présent et a considéré à 88% que ce prix était «juste». En plus des dons ponctuels de nos lecteurs, nous dispensons des formations à destination des entreprises soucieuses de former leurs salariés sur l’urgence climatique toujours avec notre ton anti-déprime. Il faut rendre l’écologie intéressante et facile d’accès quel que soit le public.
 

« Nous revendiquons 1 500 abonnés payants à notre fanzine et 10 000 à notre newsletter Climax qui est devenue gratuite »

Les chiffres de Climax sont-ils à la hauteur des attentes ?

Nous avons vraiment d’excellents chiffres. Nous revendiquons 1 500 abonnés au fanzine papier et autour de 10 000 abonnés à notre newsletter qui est devenue gratuite. Pour un fanzine lancé six mois auparavant avec pour seul support notre argent et notre énergie, c’est un réel succès. L’audience que nous rassemblons s’est en plus très largement diversifiée. Nos lecteurs ne sont pas habitués à lire la presse écolo mais nous suivent depuis TechTrash, une newsletter «bête et méchante» de décryptage de la tech (NDLR : fondée également par Dan et Lauren). 
 

Vous avez également créé le studio de newsletter «Courriel», pourquoi est-ce essentiel d’accompagner les créateurs de newsletters ?

«Courriel» a été lancé avant Climax en 2020. Avec la réussite de TechTrash, nous étions contactés par de nombreuses entreprises qui voulaient suivre notre modèle. Cela ne se cantonnait pas uniquement au journalisme puisque des entreprises et des start-ups ont fait appel à notre service. À la manière des studios de podcast qui réalise du sur-mesure pour leurs clients, «Courriel» propose d’accompagner les créateurs de newsletters. Nous portons notre attention sur les projets avec un fondement éditorial important. Les simples produits marketings ne nous intéressent pas. La newsletter reste un petit journal qu’il faut mettre en forme avec un angle ambitieux pour apporter de la plus-value.

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Nexo, le média hybride venu du Brésil
 
Site lancé en 2015 au Brésil, Nexo est un média généraliste 100% numérique. Ses créateurs  revendiquent un  journalisme engagé, transparent et indépendant.
 
Vidéos sur les réseaux sociaux, long formats de décryptage... voilà à quoi il faut s'attendre au moment de se rendre sur Nexo, le média brésilien de vérification incontournable.  Selon Courrier International, le journal rassemble une équipe de 30 personnes.

Conscient de l’importance d’une information juste et vérifiée, le journal en ligne fonctionne grâce aux abonnements de ses lecteurs. En adéquation avec sa ligne éditoriale, Nexo s’est associé à une vingtaine de médias brésiliens pour lutter contre la désinformation en ligne en 2018. Le collectif nommé «Comprava »( «prouver» en portugais ), a investi les réseaux sociaux notamment la messagerie WhatsApp pour sensibiliser contre les fake news. Une présence au combien importante  dans un pays où plus de 120 millions de personnes utilisent l’application, pour s’informer et discuter...mais aussi pour se partager de fausses informations pouvant entraîner le pire comme l'attaque des institutions du pouvoir qui ont eu lieu à Brasilia le 8 janvier dernier.
 
« Le volume de contenus problématiques circulant au Brésil est si important qu’une seule rédaction ne peut faire face. En formant les rédactions et en unissant nos efforts, nous pensons qu’une telle initiative peut avoir un impact durable au Brésil
», explique Claire Wardle, coordinatrice du projet dans les colonnes du Figaro.
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Nabilla sur Amazon Prime Video : la télé-réalité, un format qui plaît toujours aux plateformes de streaming

Nabilla anime de nouveau une émission de télé-réalité. Après l’arrêt de Love Island France sur Amazon Prime Vidéo pour cause de pandémie en 2020, la célèbre influenceuse rempile avec un nouveau concept. Cosmic Love s’en remet à l’astrologie pour créer des rencontres.

L’année dernière déjà, Nabilla Vergara avait lancé sa propre émission de télé-réalité, un documentaire appelé Nabilla sans filtre. Une manière pour Amazon Prime Vidéo de miser sur l’influence de la star pour se faire une place auprès du public français. Celle à l’origine de la collaboration n’est autre que Magali Berdah. La patronne de Shauna Events, la « papesse des influenceuses », a négocié avec Amazon la diffusion de Nabilla sans filtre. Selon Le Parisien, le montant du contrat s’élève à un million d’euros. Depuis, Banijay Productions - l’agence qui a co-produit le documentaire et qui est derrière de nombreuses émissions de télé-réalité - a cessé sa collaboration avec Shauna Events.

Susciter de l'interactivité pour plus de visibilité
 
Reste que pour les agences de production - comme ITV Studios avec Cosmic Love -, proposer des émissions de télé-réalité aux plateformes est stratégique. Ted Sarantos, responsable du contenu original chez Netflix, déjà en 2017, jugeait la télé-réalité comme étant un « business très intéressant », qui permet de « facilement s’exporter à l’étranger ». Cette année-là, Netflix commençait la production de deux télé-réalités, dont une consacrée à Cameron Dallas, ancienne star du réseau social Vine. De manière générale, ces programmes font la part belle aux réseaux sociaux. Par exemple The Circle sur Netflix met en compétition des candidats totalement isolés. Objectif : être agile et le plus populaire sur le réseau social fictif de l'aventure, appelé The Circle

Ces émissions présentent un autre avantage : produire du contenu pouvant être étiqueté comme « original » pour peu cher. 
Le format de ces programmes, dits « unscripted » en anglais, a longtemps été réservé à la télévision classique. De grandes marques comme «Loft Story», «Secret Story», ou encore «Star Academy», sont devenues des phénomènes de société. Surtout, les jeunes qui regardent ce contenu interagissent sur les réseaux sociaux. Ce qui, pour les plateformes, permet d’être visibles.
 
Toutes les plateformes y vont de leur concept
 
Disney+ a adopté la même stratégie, de manière plus modeste. Dans IN THE SOOP : FRIENDCATION, lancé en octobre 2022, le groupe de K-Pop BTS part en séjour à la campagne. Du côté de Paramount+, la dernière arrivée en France, une toute nouvelle télé-réalité américaine, appelée « Are You The One ? », est déjà disponible.

Enfin, Netflix semble voir dans la télé-réalité une manière de mettre en avant ses propres séries. Une déclinaison de Squid Game dans la vraie vie - sans le risque d’être tué en cas de défaite -, est ainsi en préparation.
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Découvrez qui vous a concocté cette édition :
Sami Alami, Romaric Cayet, Salimata Kone, Robinson Radenac, Lola Uguen et Harold Grand, rédacteur en chef
Édition : Salimata Kone, Romaric Cayet ; Graphisme : Romaric CAYET

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Pour nous contacter : lamediatechesj@gmail.com

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