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 2022 CÔTÉ RÉSEAUX  Éric Zemmour, l'omniprésent

 EN 3 CLICS  Truth social, les Daft Punk enflamment les réseaux et un site dédié à l'actu du Web 3.0


 LE MÉDIA'TALK  « Parler de NFT ou de blockchain, c'est aussi parler de santé, de politique ou d'environnement », Raphaël Bloch, journaliste à L'Express, spécialisé dans la tech et la finance

 LA GROSSE DATA  Cryptomonnaies, qui sont les Français convaincus ?

 LA MÉDIA'SPHÈRE  Geopop, la science qui fait le buzz


 POP UP  Les plateformes qui hébergent des podcasts doivent-elles avoir un droit de regard sur leur contenu ?
Éric Zemmour, l'omniprésent

L'équipe d'Éric Zemmour, candidat du parti Reconquête ! à l'élection présidentielle, affiche une communication bien rodée sur la toile. Derrière cette machine, un homme : Samuel Lafont. Véritable pilier pour l'ex-polémiste, cet ancien de la Manif pour tous est aujourd'hui chargé de la stratégie numérique d'Éric Zemmour. Dans son livre Au coeur du Z (éditions Goutte d'or), Vincent Bresson met au jour les dessous de la campagne du candidat d'extrême droite, sur Internet notamment. Un système organisé pour saturer l'espace numérique. 

Sur les réseaux sociaux, Éric Zemmour c'est...
  • Plus de 267.000 abonnés sur Facebook , plus de 370.000 sur Twitter   , plus de 205.000 sur Instagram , plus de 430.000 sur YouTube  et plus de 230.000 sur TikTok  . Le candidat a même lancé son premier Space le 21 février. Il s’agit d’une conversation audio ouverte à tous les auditeurs sur Twitter.
Mais la stratégie numérique d'Éric Zemmour, c'est aussi...
  • Un moteur de recherche baptisé “Zemmour pour tous”. Cet outil développé par son équipe de communication permet de connaître l’avis du candidat Reconquête ! sur n’importe quel sujet. 
  • Une cellule souterraine en ligne : Wikizédia. L’objectif ? Promouvoir Éric Zemmour en influant sur le contenu des pages qui lui sont consacrées. “Cela passe par relativiser le rôle du maréchal Pétain et de Pierre Laval dans la Shoah ou tenter d’enlever la mention ‘extrême droite’ de sa page Wikipédia”, explique Vincent Bresson à la Média'Tech. Le journaliste a infiltré pendant quatre mois les jeunes avec Zemmour pour les besoins de son enquête. De son côté, Samuel Lafont dénonce sur Twitter une censure de la part de l’encyclopédie participative et affirme que, sous la neutralité affichée, un combat politique s’y joue depuis des années". “Éric Zemmour” a été la page Wikipédia la plus consultée en 2021 en France, selon la Wikimédia Foundation.  
  • Une exposition record sur Facebook, cheval de bataille de Samuel Lafont sur les réseaux sociaux. Les militants d’Éric Zemmour y spamment des groupes apolitiques. “Ma mission consistait à commenter des publications avec du contenu sur Zemmour via des photos, des infographies ou des memes”, résume Vincent Bresson. Parmi les nombreux publics ciblés : des groupes réunissant des fans de pêche, du Racing Club de Lens, de Johnny Hallyday ou encore de Mylène Farmer. 
  • Une pluie de hashtags de soutien : #lesfemmesavecZemmour, #Zemmour2022, #lesmilitairesavecZemmour, etc. Une enquête du journal Le Monde parue début février révèle que ces mots-clés, régulièrement propulsés en tendance Twitter, visent à “gonfler artificiellement la présence du candidat d’extrême droite sur le réseau social. “Je pense qu'au fond l’idée principale, c’est de faire passer tout ça pour quelque chose de spontané”, analyse Vincent Bresson.
Note de la rédaction :
Présence      
Cohérence et qualité du contenu     
Interactivité     
NB : La note de la rédaction ne cherche qu'à évaluer, selon nos critères, une campagne de communication. Nous ne portons aucun jugement sur le contenu mais plutôt sur la façon dont chaque politique gère sa présence sur les réseaux sociaux.
Margaux Ratayzyk
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 Lancement de Truth Social, le réseau social de Donald Trump

Le réseau social Truth Social, pensé par Donald Trump, a été officiellement lancé le 21 février dernier. Présentée comme une alternative aux géants de la technologie que l’ancien président américain accusait de censurer les voix conservatrices, la plateforme est toutefois pour le moment truffée de problèmes techniques et autres bugs. À son lancement, l’application s’est retrouvée en tête des téléchargements gratuits sur l’App Store aux États-Unis.
 

 Le retour en grandes pompes des Daft Punk sur les réseaux

Pour fêter les 25 ans de la sortie de leur premier album, les Daft Punk ont frappé fort en utilisant les réseaux sociaux. Officiellement séparé depuis le 22 février 2021, le groupe a offert à ses fans un an jour pour jour plus tard un live sur la plateforme Twitch. Ils y ont diffusé un live inédit filmé en 1997 à Los Angeles. Le live a été suivi par plus de 170 000 personnes en simultané et leur chaîne Twitch créée pour l’occasion affichait déjà plus de 156 000 abonnés dès le lendemain de la diffusion. Leur compte Instagram, créé aussi pour l’occasion aussi, a obtenu plus d’un million d’abonnés en à peine 24 heures.
 

 Web3 is going just great, le nouveau site qui parle de cryptomonnaies 

Lancé le 14 décembre dernier par Molly White, ingénieure et contributrice Wikipédia de longue date, le site Web3 is going juste great (W3IGG) enregistre plus de 225 000 visites depuis sa création. La créatrice du site y parle de Bitcoin, de NFT et du fameux Web 3.0, entre autres crises cryptographiques. Tout en précisant que ses publications ne sont pas neutres et même plutôt orientées contre le Web 3.0, Molly White propose des chroniques avec des descriptions aussi drôles que cyniques sur les dernières informations dans le domaine

Raphaëlle Nowé
« Parler de NFT ou de blockchain, c’est aussi parler de santé, de politique ou d’environnement. »

Ses sujets de prédilection comme la blockchain, les NFT ou le Web 3.0 ont fait irruption dans la presse généraliste ces derniers mois. Raphaël Bloch est journaliste à L’Express et est spécialisé dans la couverture de l'actualité tech et finance. Dans cet entretien, il revient sur le traitement médiatique de ces sujets en France et avance des arguments pour les rendre toujours plus accessibles au grand le public.
 

Comment trouvez-vous la couverture des médias traditionnels de la blockchain ou des cryptomonnaies ? Par quels moyens rendre ces sujets plus accessibles ? 

Je trouve qu’au sens large, les médias traitent de plus en plus de ces questions car les entreprises et les gens s’y intéressent un peu plus chaque jour. Mais ça reste une couverture en surface, il n’y a pas beaucoup d’analyse : on évoque le cours du bitcoin ou les dessins vendus sous forme de NFT.

En tant que journaliste, on doit être à l’écoute de de la société pour sentir les changements. Tout en respectant le sujet et sans trop le simplifier, il faut trouver des moyens de le rendre plus clair. Pour cela, il faut incarner le sujet : parler du bitcoin dans les pays où c’est une monnaie, les usages qu’on en a au Nigeria ou au Salvador par exemple. Et donner la parole aux citoyens, aux politiques ou aux spécialistes.

Y a-t-il véritablement un intérêt du public sur ces sujets ? 

Nous sommes un pays qui adore débattre. Mais c’est vrai que l’économie n’est pas le domaine le mieux maîtrisé. Les sujets comme le bitcoin ou le metaverse ne sont pas encore “grand public” mais il y a un vivier de lecteurs très important, qui ne cesse de grandir. Et surtout, parler de NFT ou de blockchain, c’est aussi parler de santé, de politique ou d’environnement, donc ça peut intéresser, et concerner, beaucoup de monde.

Pourquoi vous êtes-vous spécialisé sur ces sujets ? Quels conseils donneriez-vous à un jeune journaliste qui souhaite faire pareil ?

J’ai fait du droit et de la finance avant de faire une école de journalisme. En 2015, j’ai commencé à travailler chez Reuters où je couvrais l’économie et au même moment nous commencions petit à petit à parler de plus en plus du bitcoin. Je m’y suis intéressé lorsque ce n’était pas encore un gros sujet et j’ai trouvé ça passionnant. Puis aux Echos et aujourd’hui à L’Express j’ai continué à couvrir ce domaine. Mon conseil serait de se plonger dans les dossiers, les travaux qui existent déjà sur ces sujets et surtout de cultiver ses sources. En se créant un réseau solide et varié, on peut se nourrir des réflexions que nos interlocuteurs nous apportent et c’est crucial, peu importe le domaine sur lequel on travaille.
 

« Les rédactions, les médias évoluent avec la société et commencent à prendre conscience des possibilités offertes par ces technologies. »
 

Pensez-vous que les médias ont conscience de l’importance de ce Web 3.0 pour un nombre très divers d’usages ? 

Ça se fait progressivement et nous observons que les médias se rendent compte du poids à venir de ces sujets. Il y a un équilibre difficile entre être en avance sur son époque et la raconter au gré des événements. C’est le rôle des médias de détecter les signaux faibles et parvenir à leur donner du sens, c’est vrai pour beaucoup de choses mais particulièrement pour la blockchain ou le métaverse. 
Les rédactions, les médias évoluent avec la société et commencent à prendre conscience des possibilités offertes par ces technologies. C'est un peu la même chose que lorsqu'Internet s'est démocratisé dans les années 90, cela prend du temps à se mettre en place, la couverture journalistique adéquate en découlera. 

Existe-t-il un média de référence en France ? Est-ce que ça a un sens d’avoir une rédaction qui traite exclusivement de ces sujets ?

Pour le moment, il n’y a pas de médias qui travaillent exclusivement sur ces sujets-là. Toutefois, certains journaliste spécialisés comme Grégory Raymond (Capital) propose une couverture spécialisée et très intéressante comme dans sa newsletter hebdomadaire sur abonnement :  21 million. Il est tout seul mais c’est vraiment le meilleur journaliste français sur le sujet. Et pour la référence, je donne le site américain The Block qui propose vraiment ce qu’il y a de plus complet. 

Je pense que c’est pertinent d’avoir un média exclusivement dédié à ces sujets car les traiter forcera à un moment à parler de politique, de social ou d’environnement. Et puis il y a de quoi faire dans ce domaine, que ce soit de l’actualité au quotidien ou des enquêtes plus travaillées. Je suis convaincu qu’un média en France va être créé dans les semaines ou mois à venir pour aborder ces enjeux.

 

Propos recueillis par Gwendal Lavina

 , la science qui fait le buzz

 Qui a dit que la science était ennuyeuse ? Les Italiens sont de retour pour nous faire croire le contraire. Avec Geopop, vous pourrez découvrir ce que contient la Statue de la Liberté, le fonctionnement d’un thermomètre ou des écouteurs anti-bruit, ou encore comprendre l’origine des couleurs et des formes des feux d’artifice.

Le projet éditorial Geopop est tout d’abord un magazine en ligne, mais la jeune startup a connu le succès surtout grâce aux réseaux sociaux. Ils publient près d'une vidéo par jour d'une dizaine de minutes, sur des sujets à cheval entre science et société : énergie, environnement et phénomènes naturels, mais aussi géopolitique, technologie ou diverses curiosités liées au quotidien.
 

Une vidéo de dix minutes (et même plus parfois) traitant exclusivement de sujets scientifiques peut sembler ambitieux sur les réseaux sociaux. Mais chez Geopop, la recette fonctionne grâce à une rigueur journalistique irréprochable et une direction artistique très soignée. Les chiffres le prouvent : 346 000 abonnés sur Instagram, plus de 230 000 sur TikTok (où les vidéos sont coupées en plusieurs parties) et, enfin, presque 2 millions sur leur page Facebook. Sans oublier les près d’un demi-million d’abonnées à leur chaîne YouTube.
 

La clé du succès réside dans le choix du format : des vidéos dynamiques et graphiquement riches, avec des explications claires et jamais banales. Et puis, il y a Andrea Moccia, géologue, vulgarisateur scientifique et fondateur de la startup. C’est lui le visage de Geopop, apparaissant dans chaque vidéo et s’alternant avec des animations graphiques de grande qualité.
 

Même s’il s’agit d'un média scientifique, Geopop tire également sa force d'événements d'actualité qui ne semblent pas avoir de lien direct avec la science. La vidéo publiée à l'occasion du dixième anniversaire du naufrage du Costa Concordia en est un exemple : la reconstitution de la catastrophe est illustrée par des représentations graphiques qui révèlent les phénomènes scientifiques cachés derrière une telle tragédie. “C’était un travail considérable, qui a pris environ un mois”, expliquent-ils dans les commentaires. Mais le résultat a été exceptionnel, avec plus de 80 000 likes. La vidéo différait en effet de tout ce qui a été réalisé par d’autres médias, traditionnels ou pas.

Et dire que cela a commencé comme un projet "juste pour s’amuser" en 2018, comme l’a dit son créateur. Ils sont vraiment forts ces Italiens, hein ?

Valeria Ghiri
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Raphaëlle Nowé, Margaux Ratayzyk.

Rédacteur en chef : Harold Grand.

Pour nous contacter : lamediatechesj@gmail.com

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