Hulu et la première sextape

Pam & Tommy, c’est une mini-série créée par le service de VOD Hulu. Diffusée en France sur Disney+ depuis le 2 février, elle dénote clairement des autres programmes disponibles sur la plateforme. Elle retrace l’histoire de l’actrice Pamela Anderson et du batteur de Mötley Crüe Tommy Lee. Ou plutôt, l’histoire de leur sextape, et comment elle fut la première à être mondialement diffusée. D’abord passée sous le manteau par quelques curieux, le contenu de la VHS va se retrouver en ligne en 1997 et ainsi devenir viral, au grand dam des deux jeunes amants. Au casting, on retrouve des grands noms du cinéma nord-américain, Lily James dans le rôle de Pamela Anderson, Sebastian Stan dans celui de Tommy Lee ainsi que Seth Rogen, initiateur de la série, dans la peau de l’ouvrier qui découvre la fameuse cassette.
 

 Le Washington Post intègre The Lily à sa rédaction

S’il y a un site pour suivre l’actualité des questions de genres et d’inégalités pour les jeunes étasuniennes c’est bien The Lily. Fondée par le Washington Post en 2017, la rédaction publie sur son propre site et sur ses réseaux sociaux des actualités engagées. Son nom fait d’ailleurs référence au premier journal féministe du pays : The Lily, édité par et à destination des femmes entre 1849 et 1853. Fort de ce succès récent, le Washington Post, fondateur et propriétaire du média, a donc décidé d’intégrer la rédaction de The Lily et publie ses actualités dans la nouvelle catégorie “Gender & Identity” sur son site principal. Un signal fort qui montre que ces questions font désormais partie intégrante des missions d'information du média.
 

🤖 Relation sexuelle avec une IA : un homme sur deux dit «oui»

Dans une enquête sur la perception des IA, menée par Tidio, 48 % des hommes déclarent avoir une perception positive d’une éventuelle relation sexuelle avec une intelligence artificielle. Les femmes sont plus frileuses à cette idée avec seulement 33 % des sondées intéressées. Ces réponses ont peu d'importance car vous pensez sans doute que ce type de cas de figure prendra date dans un futur lointain ? Détrompez-vous ! Les robots sexuels sont déjà là : Harmony, robot développé par Realbotix, avait fait grand bruit en 2018, dévoilant au monde entier les progrès de la sextech. Sur une note moins charnelle, 39% des participants à l’étude ont une perception positive d’une relation sentimentale avec un robot, comme celle vécue entre les personnages de Samantha et Theodore dans le film de Spike Jonze Her.

Revenge porn, chirurgie vulvaire, infections sexuellement transmissibles (IST) … Depuis 2018 et la création de France TV Slash, le programme Sexy SouciS répond sans filtres aux questions des internautes sur les sexualités et les identités. L’objectif pour Diane Saint-Réquier, sa fondatrice : apporter des réponses claires et inclusives via des vidéos relayées sur les réseaux sociaux. L’éducatrice et formatrice en santé sexuelle revient pour La Média’Tech sur la place et le traitement du sexe dans les médias.

Comment en êtes-vous venue à parler de sexe sur les réseaux sociaux ?
Cela a commencé d'abord par le biais du site Sexy SouciS en 2015, puis avec France TV Slash. Sexy SouciS faisait partie des programmes présents dès le lancement de Slash en 2018. Quand j'ai créé le site en 2015, le contexte autour de ces questions était simple : il y avait d'un côté des contenus hyper genrés, normatifs et stéréotypés sur le sexe, dans les magazines féminins notamment. Et de l'autre côté, le site Doctissimo, avec des informations pas toujours vérifiées ni à jour. L'objectif de mes contenus sur les réseaux sociaux était et est toujours de répondre à toutes les personnes qui se posent des questions. J'aborde des sujets qui concernent tout le monde, mais quand même avec un focus sur les personnes LGBT, souvent oubliées des discours généralistes de prévention.

Quels sujets abordez-vous ?
Je parle de sexualités et de relations. Je fais aussi de la prévention car il est important de parler des IST, des modes de contamination et des moyens de dépistage. Ce sont des sujets qui comportent plein de dimensions individuelles, relationnelles et sociales. C'est très vaste. 

Comment bien parler de sexe sans heurter les valeurs et les sensibilités de chacun ?
En adoptant une posture de non-jugement et en tenant des propos éthiques. Il existe des contre-exemples dans les médias : des Sébastien Cauet ou Difool. Quand une auditrice appelle pour dire qu’elle a envie de faire l’amour pendant ses règles et qu’elle se retrouve moquée à l’antenne, il y a un problème. Il faut une prise en compte du vécu de la personne, car la santé sexuelle ce n'est pas que dans le slip. Sur le site Sexy SouciS, notre vocation est la plus inclusive possible. Nous disposons d'une interface pour recueillir anonymement les questions des internautes. Si les personnes ne précisent pas leur genre ou leur orientation sexuelle, je suis obligée de prendre en compte toutes les situations et toutes les sexualités pour être sûre de répondre à la question posée. L'idée est de m'adresser à tout le monde. Cela passe par l'écriture inclusive ou le fait de dégenrer les organes sexuels quand nous en parlons par exemple.

" [...] Dans les médias, le sexe est toujours un peu exceptionnalisé et traité comme un sujet à frissons "

Est-ce un sujet tabou dans les médias ?
Je ne sais pas si le sexe est vraiment tabou mais cela est toujours un peu exceptionnalisé et traité comme un sujet à frissons. Cela empêche d'avoir un regard dépassionné et d'en parler de manière décomplexée.

Sexy SouciS existe depuis 2015. Le mouvement MeToo a éclaté en 2017. Cela a-t-il changé quelque chose dans votre média ?
Je n'en ai pas l'impression mais c'est peut-être parce que j'avais déjà un biais féministe.

Y a-t-il une plateforme ou un réseau social où il est davantage urgent de bien éduquer les personnes à la sexualité ?
L'urgence serait d'appliquer la loi en termes d'éducation sexuelle (loi Aubry de 2001 qui exige trois séances d’éducation sexuelle par an au collège et lycée, NDLR). Sur les réseaux sociaux, ce qui est intéressant c'est TikTok. Il y a des trucs chouettes en train d'y être faits sur la sexualité, comme les vidéos de Masha Sexplique ou Sexualités Info Santé. Mais il y en a sans doute plein d’autres, notamment anglophones. Mais TikTok reste la plateforme où il faut investir si nous souhaitons mieux parler aux jeunes de sexualité parce que sur Instagram, la base d'utilisateurs est en train de vieillir. 

Propos recueillis par Margaux Ratayzyk
Crédit photo : Emma Birski